La maison Alvéole, un temps nommée « la maison du Pont-Levis », a été édifiée à partir de mille neuf-cent huitante-cinq sous la supervision de l’architecte Gilles Dagnaux – cheville ouvrière de la grande rénovation urbaine de Thonon-les-Bains dans les années 1960 – sur une idée de Jany Lavy. Cette dernière, fleuriste du village, est diplômée de l’école des Beaux-Arts de Genève et designer de formation. Elle a pensé la villa dans un contexte urbain plus large avec une série de petites alvéoles devant abriter boutiques et galerie d’art en front de route, sur l’axe Genève-Evian-Montreux. Finalement, seule la grande Alvéole, maison familiale d’habitation, a été construite.


En 2005, Jany décède subitement. Dix ans après, de retour au village, le fils de Jany décide de restaurer patiemment la villa et commence une activité de gîte.
En 2018 Jean-Luc Bidal, alors maire de la commune, tente de passer sen force un mégaprojet immobilier à la place de la maison Alvéole. Le propriétaire apprend par un article de presse que sa propriété est condamnée à la destruction pour faire place à un parking géant surmonté de six immeubles d’habitation. Le promoteur immobilier est déjà choisi et les plans déjà dessinés: la maison Alvéole doit disparaître dans dix-huit mois.

Le propriétaire, soutenu par de nombreux habitants scandalisés, fait front. Une pétition est lancée. Le projet est finalement abandonné l’année suivante et le maire perd les élections en 2020. Son successeur affirme qu’il n’est pas question de détruire la villa, ni couper les arbres centenaires sur la parcelle voisine. Au contraire, ils seront intégrés dans le projet de nouveau quartier. Pour plus de détails, lire l’histoire de cette affaire sur le site du Journal de Bâle et Genève (en accès libre).

La rénovation se poursuit et en 2022, un nouvel hébergement nommé « Le Nid du Chat Noir » est proposé au rez-de-jardin.
La même année, Alban et Sofia développent le concept Bed and Books en proposant une sélection de livres dans ses locations.
De nouveaux espaces seront proposés à partir de 2026.
Du Chablais sans frontière au Grand Genève
Le Chablais, c’est la région bordant la rive Sud du Léman, entre les cantons de Genève, du Valais et de Vaud. Il s’agit d’une ancienne province du duché de Savoie qui a été divisée au cours de l’Histoire en trois territoire: les Chablais savoyard, valaisan et vaudois. ils dépendant de deux pays : la France (département de la Haute-Savoie) et la Suisse (cantons du Valais et de Vaud).

Annexé par la France en 1860 mais toujours attaché à la Suisse, le Chablais savoyard en particulier connait une explosion démographique et une forte urbanisation (périurbanisation de la ville de Genève). L’intégration transfrontalière se fait notamment à travers une institution appelée le Grand Genève.

Septante, huitante, nonante
Jusque dans les années 1960, nombreux sont les petits Savoyards qui apprennent à compter à l’école primaire avec la numération décimale, traditionnelle dans la région: septante et nonante, et parfois même huitante. Aujourd’hui, même s’il subsiste ça-et-là en Haute-Savoie, c’est surtout en Suisse romande qu’on l’entendra: septante et nonante à Genève, auquel les Valaisans, les Vaudois et les Fribourgeois ajouteront huitante. Ne vous étonnez pas à les entendre à la Maison Alvéole!